Cet article est repris du site http://www.fwiyapin.fr/2009/11/deba...
« Ti moun an pa zanmi aw ! »
« Pa palé ban mwen kon sa ti moun »
« On se connait à peine et il me parle créole… »
« Arrête de faire ta vieille négresse… »
Ce sont ces types de réactions qui ont amené OTODIDAKT à se poser la question de la place du créole dans la société antillaise. En effet, bien que parlé par une frange importante de la population, le créole est aujourd’hui encore l’objet d’un « tabou » : tantôt taxé d’être « trop familier », tantôt de « vulgaire » ou d’irrévérencieux.
Il faut préciser à ce stade que le rapport au créole dans notre société est fonction du milieu social. Il n’est pas rare de croiser dans les campagnes des individus (à condition de vie modeste) s’exprimant exclusivement en créole et dont la première langue parlée dans le foyer est le créole.
En revanche plus on monte dans l’échelle sociale et/ou hiérarchique, plus l’usage du créole est implicitement proscrit.
Un enfant ne s’adresse pas à un adulte en créole, encore moins à un inconnu. Les élèves ne s’adressent pas à leur professeur en créole (l’inverse serait toléré), tandis qu’à la récréation les mots de créole fusent…
Il apparait clairement une notion de respect et de contexte lié à l’usage du créole. Le créole OUI, mais pas n’importe où et surtout pas avec n’importe qui !
D’ailleurs, comme on doit le respect aux femmes, il ne viendrait pas à l’esprit d’un homme de s’ adresser à une belle inconnue en créole : quel manque de tact, et surtout quelle offense ! (certaines le perçoivent ainsi).
Pourtant la « Belle Inconnue » de Pascal Valot est bel et bien chantée en créole… Et les zouk rétro love qui ont accompagné nos jeunes années, étaient pour la plupart des textes regorgeant de magnifiques déclarations d’amour en langue créole…
Une fois de plus, certains diraient : « le créole OUI, mais au service de l’art, pas avec ma doudou entre deux câlins ! » Un complexe… ???
Débattons ici … puis ensemble lors de la 6ème édition du DEB’AKOUSTIK sur le thème du créole, le dimanche 13 décembre 2009, au Caylus Café aux Halles, de 17h30 à 20h.
Oto Didakt
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