L’Appel de Fukushima
Un bouleversement politique s’impose !
Suite au silence de TEPCO et du gouvernement sur le déroulement de la catastrophe nucléaire, le gouvernement Japonais déclare « illégales » les informations sur Internet qu’il ne contrôle pas et prend des mesures pour effacer « toute information des sites internet que les autorités considèrent nuisible pour l’ordre public et la moralité »...
Aujourd’hui, il est manifeste que nous sommes soumis à une désinformation massive, à l’échelle mondiale. Au Japon d’abord, en France aussi, mais partout de fait, la gestion de l’information sur cette catastrophe majeure aura été rigoureusement contrôlée dès le départ.
Le scandale de ces pouvoirs militaires qui ont imposé le choix absurde et suicidaire de l’énergie nucléaire, et qui ne veulent pas réviser leur erreur même face à l’évidence, est une grande tragédie.
De toute évidence, un bouleversement politique s’impose. D’urgence, il faut mettre la catastrophe sous contrôle citoyen.
Nous, citoyens du monde,
Sommes extrêmement préoccupés par la gestion lamentable de la catastrophe de Fukushima par la firme TEPCO.
La firme a-t-elle voulu privilégier ses intérêts en visant une hypothétique remise en route de la centrale ? En tout cas, elle a agi dans le secret et n’a réuni qu’une partie des moyens pour préserver les riverains, le peuple japonais, l’ensemble des peuples et les écosystèmes de notre planète. Elle n’a pas appliqué le principe de précaution pour la prévention maximale du feu nucléaire et de la contamination de l’environnement.
En dépit de quelques protestations l’État japonais n’a fait que relayer les informations données par la firme, qui conduit ses actions de manière opaque. Des experts de divers pays ont été associés, sans prise sur les décisions. Les demandes des ONG présentes sur place, notamment Greenpeace et la CRIIRAD, pour une meilleure protection des populations et transparence dans les données, n’ont pas été plus entendues que celles des citoyens japonais.
Nous pensons qu’il y a urgence à ce que l’action de TEPCO soit placée sous contrôle international citoyen pour faire prévaloir les droits des humains et de l’environnement, de l’océan notamment.
Nous appelons les organisations citoyennes, les scientifiques, les États, les organismes inter-gouvernementaux, à un sursaut général pour exiger une prise en main internationale et civique de la réponse à la catastrophe de Fukushima et au delà, des établissements à risque majeur partout dans le monde.
Les États ont trop partie liée avec l’industrie nucléaire pour en être des freins efficaces. Les techniciens locaux ne peuvent plus être laissés seuls face aux difficultés, et sans instance de référence externe face aux incidents qui se multiplient et restent occultés.
La terre dans son ensemble est notre souci commun, elle constitue le socle de l’intérêt général qui doit prévaloir sur des logiques d’entreprise et les logiques étatiques de puissance. Il est temps que les citoyens puissent s’ingérer au niveau international dans les procédures d’expertises techniques qui président à la mise en place d’équipements qui compromettent son caractère habitable.
Les Nations Unies doivent aujourd’hui réorganiser la gouvernance de la catastrophe de Fukushima et prendre en compte toutes les coopérations techniques et politiques nécessaires, y compris non-gouvernementales. Ainsi pourra être préfigurée la mise en place de nouveaux dispositifs unissant scientifiques, techniciens et citoyens dans la prévention des risques majeurs et dans les choix industriels et énergétiques.
Premiers signataires :
– Liliane Alazraki, bibliothécaire, Marseille
– Denis Baupin, adjoint au Maire de Paris
– Jean Marc Adolphe, journaliste, directeur de Mouvement, Paris
– Jean-Paul Besset, député européen
– Thomas Berns, philosophe, université Libre de Bruxelles
– François Boué, physicien, CNRS, Paris
– Frédéric Brun, inspecteur général de l’Agriculture, Paris
– Carolina Cano, sociologue, Paris
– Dany Cohn-Bendit, député européen
– Dominique Voynet, médecin, maire de Montreuil ancienne Ministre de l’Environnement, France
– Michèle Collin, chercheur CNRS, Paris
– Antonella Corsani, Enseignant-Chercheur en Economie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
– Emmanuelle Cosse, journaliste, conseillère régionale, Paris
– Monique Crinon, philosophe, Cedetim, Paris
– Pascale Criton, musicienne, Paris.
– Jean-Paul Deléage, physicien et historien de l’écologie, Paris
– Nicolas-Louis Duclos, PAST à l’université de Technologie de Compiègne (UTC)
– Patrick Dubreil, médecin, Paris
– Yann Fiévet, professeur de Sciences économiques, Arnouville
– Geneviève Fraisse, philosophe, CNRS, Paris
– Hélène Gassin, vice-présidente en charge de l’environnement, Région IDF
– Laurence Gavarini, sociologue et clinicienne, université Paris VIII
– Jérome Gleize, économiste, Paris XIII
– Barbara Glowczewski, anthropologue, CNRS/Collège de France, Paris
– Éric Guichard, directeur de programme au CIPh, Paris
– Pascal Houba, physicien, enseignant, Liège
– Yoshihiko Ichida, philosophe, Université de Kobe, Japon
– Rada Ivekovic, philosophe, Paris
– Ariel Kyrou, journaliste et chercheur, Paris
– Alvaro Luna Porras, étudiant, Antony
– Alain Mana’h, retraité militant de l’éducation populaire
– Valérie Marange, philosophe Paris VIII, Psychanalyste
– Mickael Marie, conseiller régional de Basse-Normandie
– Jean-Clet Martin, philosophe, Collège international de philosophie, Paris
– Georges Menahem, économiste, sociologue, CNRS MSH, Paris
– Didier Ménard, médecin, Saint Denis
– Pascale Molinier, psychologue, CNAM, Paris
– Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil, Paris
– Frédéric Neyrat, philosophe, Paris
– Yann Moulier Boutang, professeur de sciences économiques, Compiègne
– Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, EHESS, Paris
– Peter Pal Pelbart, philosophe, université de Sao Paolo, Brazil
– Fred Périé, plasticien et Ingénieur, Arcueil
– Vincenza Perilli, philosophe, Italie
– Jean-Claude Polack, psychiatre, psychanalyste, Paris
– Beatriz Preciado, philosophe, université Paris VIII
– Anne Querrien, philosophe, urbaniste, Paris
– Dominique Quessada, philosophe, Paris
– Patric Rochedy, conteur, Saint Didier sur Doulon
– Sophie Roux, enseignant-chercheur, université de Grenoble
– Isabelle Saint-Saens, ingénieure, Lyon
– Anne Sauvagnargues, philosophe, PU université Paris Ouest
– René Schérer, philosophe, Paris
– Monique Selim, anthropologue, IRD Paris I, Paris
– Danielle Sivadon, psychanalyste, Paris
– Isabelle Stengers, philosophe, Bruxelles
– Claude Taleb, vice président de la Région Haute Normandie
– Jacques Testart, biologiste, Critique de la science, Paris
– Guy Trastour, psychanalyste, Paris VII
– Nathalie Trussart, université Libre de Bruxelles
– Jérôme Vidal, directeur de La Revue internationale des livres et des idées
– Patrick Viveret, philosophe, Paris
– Jérôme Valluy, sociologue, université Panthéon-Sorbonne (Paris 1)
– Christiane Vollaire, philosophe, Paris
– Pierre-Emmanuel Weck, photographe, Paris
– Charles Wolfe, philosophe, université de Sydney
Et les revues :
Chimères, Écologie et Politique, Écorev, Mouvement, Multitudes, Vacarme, Pratiques et le Syndicat de la médecine générale.
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