La France noire : Trois siècles de présence

Safari C. - 23/11/2011
Image:La France noire : Trois siècles de présence

Sous la direction de Pascal Blanchard
Les étapes oubliées d’une histoire croisée

Un livre dirigé par Pascal Blanchard, en collaboration avec Sylvie Chalaye, Éric Deroo, Dominic Thomas, Mahamet Timera, préfacé par Alain Mabanckou, et avec des contributions de Nicolas Bancel, Catherine Coquery-Vidrovitch, Marcel Dorigny, François Durpaire, Romuald Fonkoua, Yvan Gastaut, Dieudonné Gnammankou, Sandrine Lemaire, Achille Mbembé, Élikia M’bokolo, Pap Ndiaye, Frédéric Pineau, Alain Ruscio, Daniel Soutif, Tyler Stovall, Françoise Vergès.

Extraits de l’introduction (pages 11 à 16) :

Les étapes oubliées d’une histoire croisée

C’est une histoire longue, complexe, contradictoire, brutale et foisonnante (comme le montrent les centaines de livres et articles consacrés à ce passé, édités en langues française et anglaise), mais aussi le récit de la conquête d’une égalité qui influence la culture dans tous ses domaines (peinture, musique, danse, théâtre, cinéma…) aujourd’hui partie intégrante de la société française, aussi bien dans l’hexagone qu’outre-mer.

Ponctuelles au milieu du XVIIe siècle, ces présences vont croître jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, imprégnant la culture française de tout un imaginaire sur l’homme noir et la femme noire. Alors que l’Afrique et les Antilles subissent progressivement un joug colonial, les populations qui se métissent et l’apport de quelques milliers d’individus marquent la société française tout au long du Grand Siècle, « ces héros d’hier noirs ou métis, doivent être replacés dans le contexte d’une France nouvellement devenue coloniale et tournée, depuis le règne de Louis XIV en particulier, vers une Afrique et des “Isles” âprement disputées aux Hispano-Portugais [1] ».

La peur du métissage et de « l’invasion permanente » entraîne un reflux régulier et répétitif, juridique et politique, de ces présences (en particulier avec Napoléon Bonaparte à partir de 1802 [2]) qui ne redeviennent croissantes qu’avec la seconde abolition sous la IIe République et l’entreprise coloniale sous la IIIe République. Peu à peu l’image du Noir se dégrade et s’enferme dans des stéréotypes [3] qui hantent les représentations populaires comme le discours des élites. Cette image trouve surtout une matérialisation dans la pratique des exhibitions qui rend bientôt régulière la rencontre avec les « exotiques [4] ». Ce processus, initié par exemple avec l’exhibition à Paris de la Vénus hottentote au début du XIXe siècle, inaugure un « genre », celui des « zoos humains ».

Parallèlement à une pensée raciologique qui imprègne la société française et tout l’Occident, l’histoire s’accélère avec les abolitions de 1848. Dans le même temps, on fantasme une esthétique noire qui commence à fasciner et intriguer la France et ses élites artistiques et littéraires [5]. Avec la Première Guerre mondiale, le stationnement de combattants et de travailleurs initie les présences culturelles et politiques de l’entre-deux-guerres [6], notamment celles des Afro-Américains ou des élus au Parlement d’Afrique ou des Antilles à l’ombre des expositions coloniales de Marseille (1922 [7]), Strasbourg (1924) et Paris (1931 [8]). Avec le second conflit mondial, ces séjours ponctuels deviennent plus massifs et constitutifs du débat national.

À ce moment-là, la France met en place une « politique d’immigration choisie » qui est élaborée par « des experts universitaires, de centre gauche, pour la plupart membres de la Ligue des droits de l’Homme. La règle qui s’impose alors est d’écarter les “races antagonistes” et les “races inférieures”. Aux immigrés “choisis” s’opposent ceux qui n’ont pas été “choisis” et que l’on appelle les “indésirables” [9] ». Dans ce cadre, les exotiques et, en tout premier lieu, les Afro-Antillais, les « Orientaux » et les réfugiés (plus spécifiquement les juifs) sont exclus de cette « immigration » capable de s’assimiler à la France et à l’identité française.

D’ailleurs, lors de la première loi sur la naturalisation en 1889, qui marque de façon durable la frontière entre citoyens et étrangers, les Afro-Antillais sont laissés en marge, comme les Maghrébins et les Indochinois.

Pourtant, la France devient aux yeux du monde un pays métis, alors que l’image du Noir en France n’a cessé de se déprécier depuis le XVIIIe siècle et que les régimes successifs ont toujours cherché les législations les plus spécifiques et les plus efficaces pour éviter (ou du moins limiter ou contrôler) toute présence noire sur le territoire national. La France est graduellement perçue et reconnue comme la « seconde nation des Nègres », le seul pays au monde qui permet à des artistes noirs (comme Joséphine Baker [10] ou Habib Benglia [11]), à des hommes politiques de devenir députés puis membres de plusieurs gouvernements [12], à des intellectuels ou écrivains (comme René Maran [13], Aimé Césaire ou Claude McKay [14]) de s’exprimer, d’être élus ou d’être reconnus.

Pourtant, les années 20 connaissent de fortes restrictions en matière d’immigration coloniale, comme le montrent les débats parlementaires dès l’immédiat après-guerre qui remettent en cause toute présence « sur le sol français d’éléments ethnographiquement trop nettement distincts du reste de la population », même si le contexte économique et les besoins du patronat conduisent à une pratique politique contraire.

On tolère ces présences, mais la loi devient de plus en plus sévère, notamment en août 1924 où l’on impose aux « indigènes » une carte d’identité, un certificat d’engagement d’un patron et un certificat médical. Ces mesures sont de plus en plus contraignantes en 1926, 1927 et 1928 où les premières « expulsions » ont lieu. De façon évidente, les statistiques publiques font alors la part des choses avec, d’un côté, les citoyens (colons inclus) et, de l’autre, les étrangers et les « indigènes, Africains, sujets ou protégés français », désignations qui regroupent toutes les autres populations présentes sur le sol français [15].

C’est entre cette identité ouverte, une mixophobie récurrente et des pressions administratives croissantes que la France avance dans les années 30 et connaît l’expression dynamique de plusieurs mouvances se réclamant de l’identité noire. Elle se heurte aux textes d’août 1932 sur l’immigration et la fermeture des frontières, traverse le Front populaire (qui limite les immigrations coloniales dès octobre 1936), avant de connaître sous la pression des ligues factieuses et de l’influence de l’Allemagne une véritable crise xénophobe qu’illustrent une presse haineuse (comme l’a montré Ralph Schor [16]) et une littérature d’exclusion [17]

À partir de 1945, la participation de travailleurs antillais, malgaches et africains à la reconstruction économique de la France, la départementalisation des « vieilles colonies », les échanges d’étudiants et les bourses allouées, la lutte pour les indépendances qui résonne en métropole et les nouvelles visibilités culturelles annoncent la génération des immigrations suivantes et la venue en métropole des « travailleurs noirs », que ce soit des Caraïbes avec le Bumidom [18] ou des pays d’Afrique de l’Ouest sur l’axe Sénégal-Mali-Mauritanie. Pourtant, ces immigrations sont invisibles pour les Français : la guerre d’Indochine (1946-1954) et la guerre d’Algérie (1954-1962) ont totalement occulté les « mondes noirs » ; la vague xénophobe orchestrée par la presse, et relayée par les politiques publiques, concentre son action sur les « Arabes [19] ».

Les présences conjuguées des Antillais, des étudiants africains et des « travailleurs noirs » sont perçues comme temporaires et restent proportionnellement faibles face aux autres réalités migratoires au cours des années 45-65. Deux décennies où les grandes politiques publiques sont laissées aux fonctionnaires qui prennent le pas sur les politiques et le patronat [20].

Le Haut Comité consultatif à la famille et à la population, où l’on compte une poignée de raciologues convaincus et d’anciens technocrates de Vichy, sous l’égide de son secrétaire Georges Mauco (le promoteur de la notion d’indésirable au début des années) recommande une sélection raciale exemplaire dans le processus migratoire nécessaire à la reconstruction et surtout d’éviter les « Noirs » et les « exotiques ». Dans la même veine, Robert Debré et Alfred Sauvy, les « pères de la politique migratoire française », n’imaginent même pas que la France puisse favoriser le « recrutement des Noirs [21] ».

Autant dire qu’il n’est jamais question, au sein des élites administratives et de la classe politique, de favoriser une immigration pérenne noire en métropole [22]. Cela n’empêche pas toute une génération d’artistes de faire souche : dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, le jazz devient alors une musique nationale… Les dockers noirs de Marseille [23] se fixent…

À Bordeaux, Toulouse, Lyon ou à Rennes s’installe une nouvelle génération d’étudiants noirs… Le paradoxe français perdure, faisant naître au sein de la diaspora noire de France les plus grands espoirs comme le montre le Congrès des écrivains et artistes noirs de 1956, réuni à Paris ou l’extraordinaire aventure des Griots, cette troupe constituée d’Antillais et d’Africains qui monte Les Nègres de Genet en 1959 et dont la réputation rayonnera jusqu’en Amérique.

Dix ans après les indépendances, alors que l’immigration en provenance des Antilles connaît son pic de croissance et que les Africains de l’Ouest sont fixés dans les grandes agglomérations, on note les premières mesures de restrictions des politiques migratoires à l’égard de ceux qui arrivent d’Afrique.

Au milieu de la décennie, et suite aux premiers conflits syndicaux (Peugeot à Sochaux, Renault à Boulogne-Billancourt, Flins et Sandouville, Citroën à Aulnay et Talbot à Poissy) ou dans les foyers de migrants insalubres [24], c’est une période d’installation définitive dans la société française (et dans les imaginaires) qui commence, dont SOS Racisme [25] est la figure visible dans la lutte antiraciste au début des années 80, alors que la prime au retour (dix mille francs) est offerte à tous les immigrés acceptant de rentrer « au pays [26] ».

Dans le même temps, les premiers rejets de ces immigrations post-coloniales deviennent visibles et explicites dans la société française. Le Figaro Magazine se demande alors si nous serons « encore français dans trente ans [27] ? » et Le Point explique que ces « nouveaux migrants africains » n’ont pas la volonté de « s’intégrer » et souhaitent conserver « leur identité culturelle [28] ».

Alain Griotteray [29] précise que ces nouvelles immigrations sont « très difficiles à assimiler contrairement à l’immigration européenne car elles sont profondément différentes de culture, de civilisation et de religion et… » parce que celles-ci ne sont d’aucune « utilité économique ».

Puis arrive la notion « d’invasion », qui doit être stoppée au plus vite, car « il y va de notre propre survie ». En 1984, Jacques Chirac dénonce dans Le Monde cet afflux « incontrôlé d’une immigration clandestine de la plus mauvaise qualité [30] » et fixe la ligne entre bonne et mauvaise immigration en l’illustrant du « bruit » et des « odeurs ».

Au même moment, la loi sur l’immigration est adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, faisant consensus à droite et à gauche, et supprimant la « politique du retour », l’arrêt du recrutement de nouveaux migrants, faisant émerger la notion d’insertion pour ceux qui se trouvent sur le territoire national. Alors que la vague xénophobe, comme dans les années 30, prend une ampleur croissante, relayée par les succès électoraux du Front national, c’est au-delà du monde du travail et du regroupement familial, et notamment dans les domaines de la culture, du spectacle et de la musique que ces présences deviennent explicites, ainsi que dans l’univers du sport où les contraires semblent se rencontrer de façon régulière autour de temps forts comme Roland-Garros en 1983 ou la victoire à l’Euro 84. Cette double mécanique (vague xénophobe et valorisation des immigrations noires) va caractériser les vingt-cinq ans à venir, faisant des Noirs musulmans les « clandestins de la République » (de la lutte dans les foyers dans les années 70 à celle des sans-papiers de Saint-Bernard en 1996 [31]) tandis que des « personnalités noires » figurent les emblèmes d’une élite populaire et reconnue.

Dans le prolongement de la marche de 1998 et de la victoire Black-Blanc-Beur, l’image du sans-papiers et celle du « jeune Noir » de banlieue commencent à brouiller celle des Noirs de France [32]. Les « minorités visibles » entrent dans le langage politique français, des « médailles » sont attribuées par le HCI à des « Français venus de loin », comme s’ils n’étaient pas véritablement d’ici. On entre dans une longue crise qui trouve son apogée en 2005 [33] avec les « événements dans les quartiers ».

Elle arrive au bout de ses contradictions [34], en 2007 avec la création de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration qui s’installe dans l’ancien Palais des Colonies, sans même donner un sens au passé du lieu, et qui exclut [35] les Réunionnais, les Canaques, les Guyanais, les Haïtiens, les Antillais et les Comoriens [36] de ce récit dans le siècle. Dès lors, le débat entre citoyenneté acquise et assimilation en débat des Afro-Antillais en France occupe les analystes et connaît un moment de crispation entre les événements dans les outre-mers en janvier 2009 et la polarisation des médias en septembre 2010 sur les difficultés d’assimilation des « Noirs sahéliens » en France [37].

La nouvelle génération, née dans sa grande majorité en métropole, cherche sa place, n’ayant plus ce lien récurrent avec un Ailleurs, et ouvre de nouveaux débats au coeur d’une société en crise profonde [38].

Il est maintenant certain « que des centaines de milliers d’Africains ou de Français issus de la migration africaine ont choisi de rester en France pour toujours, d’y faire leur vie, d’y élever leurs enfants, d’y vieillir [39] ».

C’est sans doute la première fois que le sentiment d’une permanence marque l’opinion et les élites administratives ou politiques. C’est sans doute aussi pour cela que les crispations semblent si fortes au cours de la dernière décennie.

À travers ces images, tel un album de famille, nous retrouvons le récit de ces millions de Noirs qui ont choisi d’être (ou de devenir) français ou de croiser pour un temps le destin de la France. Malgré des livres majeurs [40], des travaux historiques notables et plusieurs dizaines de documentaires [41], ces femmes et ces hommes demeurent relativement méconnus par les Français, y compris par les propres héritiers de ce passé.

Les lieux de mémoire sont presque inexistants55 (en métropole) ou négligés, les festivals ou rendez-vous culturels peu nombreux (comme le Festival international des Francophonies à Limoges, Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, Festafrica à Lille, Kréyol Factory à la Villette en 2009…), les espaces de diffusion artistique restent des initiatives privées (comme Les Théâtres d’outre-mer en Avignon à la Chapelle du Verbe incarné) et souvent marginalisées (Théâtre international de langue française), les médias sont encore trop minorés ou communautarisés (Africa n° 1, Africultures, Tropiques FM, Cité Black, Jeune Afrique, Trace TV, Présence Africaine, Radio Nova, RFI, Politique Africaine…).

Mais surtout les grands festivals de théâtre ou de cinéma, comme Avignon ou Cannes, les théâtres publics, les centres dramatiques ou les scènes nationales attendent bien souvent d’avoir un thème ciblé pour programmer les créations de ces artistes, qu’on assimile finalement à des « étrangers de l’intérieur [42] ».

Or on ne lance pas tous les ans l’année africaine, l’année des outre-mers ou l’année créole ! Reste alors la francophonie… ou l’immigration.

Les figures emblématiques sont souvent très populaires mais cantonnées dans la marge et peu nombreuses dans ce pays où les « statistiques ethno-raciales » sont interdites et où les « Noirs » et « Métis » représentent pourtant une forte minorité de la population.

Raconter cette histoire, parcourir ces images qui nous montrent génération après génération une mémoire partagée, c’est fixer cette présence dans un passé et un territoire communs, dans un récit collectif, dans une identité commune.

Cette légitimité commence sur le sol de France entre la mise en application du Code noir (1685) et la période de régence (1715- 1723) qui suit la mort de Louis XIV. Une histoire de plus de trois siècles, et pourtant combien de nos contemporains parlent encore d’une « immigration récente » ?

Pascale Blanchard

Notes

[*] Un livre relié – 325 * 260 mm – éditions La Découverte (novembre 2011, 360 pages, 59 €).

[1] Érick NOËL (dir.), Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne, Genève, Droz, 2011.

[2] Yves BENOT, Martel DORIGNY, 1802, rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises. Aux origines de Haïti, Paris, Maisonneuve et Larose, 2003.

[3] Sylvie CHALAYE, Du Noir au Nègre. L’image du Noir au théâtre (1550-1960), Paris, L’Harmattan, 1998 ; Sylvie CHALAYE,« D’un Nègre l’autre », Interculturel Francophonies, n° 2, 2002.

[4] Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD, Gilles BOETSCH, Eric DEROO, Sandrine LErIARE, Charles FORSDICK (dirs), Human zoos. Science and Spectacle in the age of colonial empires, Liverpool, Liverpool University Press, 2008.

[5] Claude MEUNIER, Ring noir. Quand Apollinaire, Cendrars et Picabia découvraient les boxeurs noirs, Paris, Plon, 1992.

[6] Petrine ARCHER-STRAW, Negrophilia. Avant-garde Paris and Black Culture in the 1920’s, Londres,Thames & Hudson, 2000.

[7] Pascal BLANCHARD, Gilles BOETSCH (dirs), Marseille porte sud. Un siècle d’histoire coloniale et d’immigration, Paris/ Marseille, La Découverte/Jeanne Laffitte, 2005.

[8] Gérard Noiriel explique que l’on exhibe alors les « indigènes comme des bêtes curieuses », en réalité la mise en scène coloniale est plus complexe et plus multiforme en 1931 et elle s’inscrit dans une codification qui interpelle tout autant l’espace colonial que les présences « exotiques » en métropole, comme le souligne l’ouvrage collectif Zoos humains, aux temps des exhibitions humaines, Paris, La Découverte, 2004.

[9] Gérard NOIRIEL, Immigrations, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Fayard, 2007.

[10] Rose PHYLLIS, Joséphine Baker. Une Américaine à Paris, Paris, Fayard, 1990.

[11] Sylvie CHALAYE, « Les premiers acteurs noirs de la scène française », Africultures, n° 27, avril 2000.

[12] Comme Henry Lémery, Gratien Candace, Gaston Gerville-Réache, Achille René-Boisneuf, Alcide Delmont, Joseph Lagrosillière, Gaston Monnerville, Auguste Brunet ou Blaise Diagne.

[13] René MARAN, Botouala, véritable roman nègre, Paris, Albin Michel, 1921.

[14] Claude McKAY, Banjo, Paris, Rieder, 1931.

[15] Jean-Pierre DOZON, Frères et sujets. La France et l’Afrique en perspective, Paris, Flammarion, 2003.

[16] Ralph SCHOR, L’Opinion française et les Étrangers en France ( 1919-1939), Paris, Publications de la Sorbonne, 1985.

[17] On pense, notamment à la fin de la décennie, aux ouvrages de Pierre JOSSEE et Pierre ROSSILIION, L’Invasion étrangère en France en temps de paix, Paris, La Nation, 1939, et Jacques SAINT-GERMAIN, La Grande Invasion, Paris, Flammarion,1939.

[18] Alain ANSELIN, L’Émigration antillaise en France. LaTroisième Île, Paris, Karthala, 1990 et L’Émigration antillaise en France. Du Bantoustan au ghetto, Paris,Anthropos, 1979 ; Claude-Valentin MARIE, « Les Antillais en France une nouvelle donne », Hommes et Migrations, n° 1237, 2002 ; AGEG (Association générale des étudiants guadeloupéens), L’Émigration travailleuse guadeloupéenne en France, Paris, L’Harmattan, 1978.

[19] Ahmed BOUBEKER, Abdellali HAJJAT (dirs), Histoire politique des immigrations (post)coloniales (1920-2008), Paris, Éditions Amsterdam, 2008.

[20] Que ce soit pour le regroupement familial (1947-1948), les politiques de recrutement (1948), l’organisation du travail (1949), les procédures de régularisation des migrants (1956), les accords bilatéraux (1962-1964), les structures administratives d’identification des personnes ultra-marines (1963)...

[21] Robert DEBRÉ, Alfred SAUVY, Des Français pour la France, Paris, Gallimard, 1946.

[22] Sur ce point, l’action du CADI (Centre d’action et de défense des immigrés), de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et du MNR (Mouvement national contre le racisme) est bien faible et, si la défense des émigrés et des juifs est alors centrale dans leur combat, issu de la Résistance, le combat pour les Antillais ou les Africains, également acteurs de la libération du territoire, est toujours relégué au second plan.

[23] Brigitte BERTONCELLO,Sylvie BREDELOUP (dirs), Marseille, carrefour d’Afrique, Hommes et Migrations, n° 1224, mars-avril 2000.

[24] Guy BOUDIMBOU, Habitat et modes de vie des immigrés africains en France, Paris, L’Harmattan, 1991.

[25] Paradoxe de SOS Racisme, ce mouvement auto-produit par la gauche socialiste suite à la Marche dite « des Beurs », aura pour premier leader un Antillais, Harlem Désir qui, en 2010,deviendra une figure de premier plan et un responsable majeur au Parti socialiste.

[26] Si l’immigration est stoppée, de nombreuses mesures gouvernementales favorisent les « cultures immigrées » sous l’impulsion du secrétaire d’État aux Immigrés, Paul Dijoud dont la partie visible (et éphémère) sera l’Office national pour la promotion culturelle ainsi que la loi de juillet 1972 réprimant les actes racistes. Une enquête de 1971 montre alors que les Français trouvent que parmi les immigrés, les « Nord-Africains » et les « Africains noirs » sont les « moins sympathiques » (Alain GIRARD, « Les attitudes des Français à l’égard de l’immigration étrangère », Population, septembre 1971).

[27] Le Figaro Magazine, 26 octobre 1985.

[28] Le Point, 11 juillet 1983.

[29] Alain GRIOTTERAY, Les Immigrés : le choc !, Paris, Pion, 1985.

[30] Le Monde, 9 juillet 1984.

[31] Johanna SIMEANT, La Cause des sans-papiers, Paris, Presses de Sciences-Po, 1998.

[32] Jacques BAROU, « Les immigrations africaines en France au tournant du siècle », Hommes et Migrations, n° 1239, 2002.

[33] Abd al MALIC, La guerre des banlieues n’aura pas lieu, Paris, Le Cherche Midi, 2010.

[34] Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD, Sandrine LEMAIRE (dirs), La Fracture coloniale. La Société française au prisme de l’héritage colonial, Paris, La Découverte, 2005.

[35] Gérard Noiriel donne une place marginale de ces immigrations « noires » en France dans son dernier livre synthèse, Immigrations, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Fayard, 2007.

[36] La CNHI ne s’attache pas aux populations ultramarines selon une décision politique prise par ses concepteurs.

[37] Hugues LAGRANGE, Le Déni des cultures, Paris, Seui1,2010.

[38] Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD, Florence BERNAULT, Ahmed BoOUBEKER, Achille MBEMBE, Françoise VERGÈS (dirs), Ruptures post-coloniales. Les nouveaux visages de la France, Paris, La Découverte, 2010.

[39] Pap NDIAYE, La Condition noire. Essai sur une minorité française, Paris, Calmann-Lévy, 2008.

[40] Nous renvoyons à cet égard à la bibliographie exhaustive proposée en annexe du présent ouvrage.

[41] Christian BOSSÉNO, « Cinéma noir et blanc en version française », Hommes et Migrations, n° 1132, mai 1990.

[42] La France, malgré quatre siècles d’histoire coloniale et esclavagiste, sans oublier ses mondes ultramarins, n’a toujours pas de lieu d’histoire et de musée pour porter, sauvegarder et transmettre cette histoire.

Texte inityialement publié sur le site de la LDH Toulon : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4728

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