8/12 : Bernard Rappaz, pas d’interruption de peine

Bitin Caraibe - 8/12/2010
Image:8/12 : Bernard Rappaz, pas d'interruption de peine

104 jours de grève de la faim
Bernard Rappaz ne doit pas mourir !

À l’heure de l’écologie et des médecines douces, il est clair que Bernard Rappaz gêne : fervent écologiste, Bernard Rappaz entretiendrait avec la Suisse une position dérangeante pour les votes à venir ?

Au vu des résultats du dernier vote pour sa demande de grâce (14 pour la grâce) il semblerait que l’on puisse avoir un mot à dire sur le sujet, ne serait-ce que politique, philosophique... journalistique : prononcez-vous !

Signez pour qu’un homme ne meure pas ! Sous ce régime, Bernard Rappaz, qui a perdu sa ferme, a déjà suffisamment payé sa dette à la société... si dette il y a, au vu de ses interventions thérapeutiques et vente et fabrication d’une alimentation biologique au chanvre.

Syrinx, écrivain -philosophie-poétique et drogues- cofondatrice de CSF.

Les recours de Bernard Rappaz continuent de se heurter à des réponses négatives. Le Tribunal fédéral (TF) a débouté une nouvelle fois le chanvrier, qui demandait à pouvoir bénéficier d’une interruption de sa peine en raison de la détérioration de son état de santé.

Pour le tribunal, Bernard Rappaz "est pris en charge d’une manière qui permettrait le bon déroulement du processus de réalimentation, dans la mesure où il mettrait un terme à son jeûne de protestation". Il n’y a donc aucune raison de l’autoriser à sortir de prison pour un "motif médical grave".

Une nouvelle fois, le TF appuie le refus de la conseillère d’Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten. Il relève que l’intérêt de Bernard Rappaz à pouvoir bénéficier d’une interruption de peine est "relativement réduit dans la mesure où sa situation est quasiment la même que celle d’un patient libre hospitalisé dans un état très grave".

Par deux fois, le TF a déjà rejeté une demande d’interruption de peine du chanvrier, soit le 26 août et le 16 novembre derniers. Il doit prochainement statuer sur un recours du médecin Hans Wolff, qui refuse de nourrir de force Bernard Rappaz.

Des soutiens prestigieux

Jean Ziegler, Daniel Cohn-Bendit et José Bové aux côtés de Bernard Rappaz

Au 102e jour de grève de la faim de Bernard Rappaz, le mouvement de soutien prend de l’ampleur, et la presse suisse s’en fait l’écho. Hier, une page dans l’unique quotidien qui paraisse le dimanche, Le Matin-Dimanche, rendait compte de l’appel de Jean Ziegler et Daniel Cohn-Bendit et du jeûne international de protestation. Aujourd’hui, c’est l’agence de presse ATS qui a répercuté le dernier communiqué du Comité international de soutien à Bernard Rappaz.

Un rassemblement doit se tenir devant l’ambassade suisse à 14 heures, pour apporter la pétition des trois personnalités qui demandent la libération immédiate de Bernard Rappaz.

Une deuxième démarche est prévue auprès de la Nonciature apostolique, pour alerter le Vatican sur le cas de ce prisonnier qui menace de devenir un martyr.

D’autres actions doivent intervenir dans les jours qui viennent.

Michel Sitbon en grève de la faim pour soutenir Rappaz

L’affaire Rappaz » a désormais dépassé les frontières de la Suisse. Michel Sitbon, éditeur basé à Paris, fondateur des éditions du Lézard et président du mouvement Cannabis sans frontières, a entamé une grève de la faim en soutien à Bernard Rappaz le 18 novembre dernier, après le refus par le Grand Conseil valaisan d’accorder une grâce au chanvrier. Joint par téléphone, M. Sitbon décrit son geste comme un moyen de protester contre le « harcèlement judiciaire » dont est victime le Valaisan, qu’il qualifie « d’idéaliste ». Il dénonce « le fanatisme du combat antidrogue » et s’insurge contre le refus de suspendre la peine de Bernard Rappaz, alors qu’en France « on a relâché Maurice Papon pour des raisons humanitaires ».

Le président de Cannabis sans frontières a également adressé une lettre ouverte à Doris Leuthard, la présidente de la Confédération. Dans ce courrier, il qualifie la mort éventuelle du Valaisan de « catastrophe pour la conscience humaine » et critique ceux qui « assument que Bernard Rappaz puisse mourir de son action ». Michel Sitbon estime également que le chanvrier a été victime d’un « revirement de tendance » de la politique suisse vis-à-vis des drogues, qui a selon lui « pu fluctuer ces dernières années entre des approches tolérantes ou répressives ».

L’éditeur en est d’ores et déjà à son douzième jour de grève et n’a pas l’intention de s’arrêter : « Tant que Bernard n’aura pas été libéré, je ne pourrais pas me désolidariser », clame-t-il. Et d’ajouter que par leur intransigeance, les autorités valaisannes s’en prennent également au « statut » de la grève de la faim : « C’est l’arme des opprimés, imaginez ce que diront les dirigeants des pires dictatures de la planète de leurs prisonniers si la Suisse, un modèle de démocratie, laissait mourir Rappaz. »

Le chanvrier, qui ne s’est plus alimenté depuis nonante-six jours, purge actuellement une peine de cinq ans et huit mois pour une violation grave de la loi sur les stupéfiants et d’autres délits commis entre 1997 et 2001. Il devait comparaître jeudi prochain devant un nouveau tribunal pour des faits similaires survenus entre 2002 et 2006, mais la justice a accepté sa demande d’ajournement en raison de sont état de santé. La ministre valaisanne de la justice, Esther Waeber Kalbermatten, examine toujours sa demande de suspension provisoire de peine.


Pétition pour sauver Bernard Rappaz

Il faut mettre un terme à l’acharnement judiciaire dont Bernard Rappaz est l’objet, qui lui a valu de perdre y compris sa ferme et d’autres procès à venir s’il survivait.

Mais, en tout état de cause, aujourd’hui, on ne peut que reconnaître, après le 100 ème jour de grève de la faim, que le détenu est dans un état grave qui impose sa suspension de peine immédiate.

Nous demandons instamment aux autorités suisses d’ordonner sans délai la libération de Bernard Rappaz.

Premiers signataires :

Jean Ziegler, Vice-Président du Comité consultatif du conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. Daniel Cohn-Bendit, Député Européen José Bové, Député Européen

Sources :

• parisseveille.info

• Cannabis sans frontières

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 8/12/2010

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