National : des résultats historiques pour le Front national
UMP : s’abstenir ou voter PS ?

Alors qu’au niveau national, on note "une forte poussée du Front national" et "un recul assez lourd de l’UMP" (Le Monde, 21/03/11), le maire de la Désirade, René Noël, candidat unique du canton, se sera facilement fait réélire dès le premier tour.

La Désirade : René Noël réélu dès le premier tour

Avec 1583 inscrits (1567 en 2004) et une participation de 47,3% René Noël recueille le vote de 41,69 % des inscrits (contre 41,48 % en 2004).

"Un beau succès donc pour le président de l’association des maires de la Guadeloupe, qui devrait voir sa position renforcée au Conseil général, avant d’aborder la question d’une éventuelle candidature aux toutes prochaines élections sénatoriales."
(Nathalie Bordy, 21/03/2011)


Au niveau national

Au niveau national, le FN sera présent en duel au second tour des cantonales dans 311 cantons, opposé dans la majorité des cas au Parti socialiste, selon un décompte de l’AFP établi sur les résultats dans 82 départements.

Dans les quelque 200 cantons où le second tour se jouera entre la gauche et le FN, la consigne de vote du locataire de l’Elysée est claire : "Ni FN ni front républicain." Sarkozy et Copé n’appelleront donc pas à voter pour les candidats socialistes.

L’éditorial du Monde du 23 mars de conclure :

"En multipliant, depuis des mois, les déclarations et les initiatives destinées à concurrencer le Front national, en empruntant son vocabulaire et, pour partie, ses obsessions, le chef de l’Etat en fait aujourd’hui la démonstration par l’absurde. Et en paie le prix, très lourd."

François Fillon avait quant à lui appelé les électeurs UMP à "voter contre le Front national." Donc à voter pour la gauche, au second tour, dans les 200 cantons où aura lieu un duel PS-FN.

Il vient de préciser sa pensée, indiquant aujourd’hui (22 mars) "qu’il n’y avait aucune différence entre Sarkozy [et lui]". Ajoutant que l’UMP "n’a pas à contraindre [ses] électeurs à mêler leurs voix à celles de l’extrême gauche", François Fillon laisse donc la porte ouverte au vote blanc ou à l’abstention.

"La République n’est pas en danger et nous ne sommes pas sur un second tour d’une élection présidentielle", précise Jean-François Copé, qui aura dès le 20 mars affirmé qu’il n’appellerait pas à voter pour la gauche.

Si Laurent Fabius "constate avec regret, avec tristesse, c’est qu’au début de son quinquennat, [Sarkozy] disait ’je vais UMPiser le Front national’, et à la fin de son quinquennat, il est en train de ’front-nationaliser’ l’UMP", on peut se demander si cette stratégie de l’Elysée sera payante, en 2012...

Elle se sera en tout état de cause révélée catastrophique pour la majorité aux cantonales. Pour l’heure, la stratégie électorale du président français aura en effet uniquement profité au Front National, dont il reprend les thématiques de campagne et les idées.

Alors que beaucoup remettent eu cause la stratégie élyséenne (y compris à l’UMP), cette volonté de "droitiser" la vie politique française est sans doute le seule moyen trouvé par le président pour éviter un raz-de-marrée à gauche, comme lors des régionales de 2004.

Il n’est cependant pas certain que cette constante exacerbation du nationalisme, de la xénophobie - voire du racisme - et la désignation systématique de boucs-émissaires (les sans-papiers, les musulmans, les juges, les enseignants, ...) ne soit pas payante, en 2012 : au bénéfice de Nicolas Sarkozy, et au détriment de la société et de la cohésion nationale française...

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